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  1. Le territoire des loups

    mars 2, 2012 by Jacques

    Réalisé par :
    Joe CarnahanAvec :
    Liam Neeson,
    James Badge Dale,
    Dallas Roberts

     

     

    Les contes de notre enfance ont banalisé des mythes ancestraux. «Le petit chaperon rouge» réactive notre peur viscérale des forêts profondes et des espaces naturels qui furent des lieux de prédation. La crainte ontologique du serpent, de l’ours ou du loup n’a pas d’autres racines. Crainte usurpée tant il est vrai que la victime potentielle, l’homme est en vérité, le véritable prédateur de notre planète mais crainte fondatrice de notre instinct de conservation, condition de la suprématie.

     

    En Alaska, John Ottway protège l’enceinte d’une compagnie pétrolière des attaques de loups à la frontière du monde sauvage et civilisé. A la suite du crashe d’un avion de transport, il tente d’unir les efforts des 6 rescapés devenus la proie des hordes de loups, afin de survivre dans un environnement mortel.

     

    «Le territoire des loups» qui possède les ingrédients d’un film d’action est le récit d’une expérience limite d’un groupe d’individus confronté à sa propre extinction. «La mort ne me concerne pas puisque je ne peux en faire l’expérience individuelle» a dit un philosophe, sinon que la mort d’un proche imprime le continuum des vivants et favorise l’empathie. Ainsi de cette séquence forte d’ Ottway (Liam Neeson), trouvant d’expérience, les mots qui apaisent un compagnon dans l’ agonie. Ottway incarne la volonté de survie face à ceux qui se résignent, parmi les plus combatifs dans l’ordre humain mais réduits à néant dans un environnement inhumain. Toutefois, le désir de lutte est ici perverti par l’imagerie familiale et le souvenir bâtard d’un père alcoolique et poète, torturé par les extrêmes. On ne se défait pas aisément de son enfance: notre héros doit se défier d’une pulsion de vie qui ne serait que pulsion mortifère et désir d’exaltation sacrificielle, de nature à le   propulser corps et âme, dans la gueule même du loup.

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  2. La vengeance dans la peau

    octobre 5, 2007 by admin

    Réalisé par Paul Greengrass
    Avec Matt Damon, Julia Stiles, David Strathairn
    Américain – Action, Espionnage
    1h 56 – produit en 2007

    Une agence de renseignements américaine a recruté et formé en secret, des tueurs d’élite capables d’opérer en tous points du globe. Mais, aux visées «patriotiques» initiales vont se substituer des objectifs d’enrichissements mafieux, les missions ordonnées couvrant des trafics internationaux. Et pour s’assurer l’impunité, l’élimination des derniers témoins est alors programmée.

    Devenu amnésique et incontrôlable à la suite d’une mission ratée l’agent Jason Bourne va devoir lutter pour sa survie. Il est traqué où qu’il se trouve, par un réseau d’investigation, de surveillance et d’intervention planétaire.

    Mais la technologie ne parvient pas à refermer sa toile. L’ instinct de survie hors du commun, l’aptitude au combat et le savoir technique vont préserver et conduire l’agent pourchassé aux sources du complot, pour une explication finale…

    Matt Damon confère au héros solitaire et silencieux, en quête de sa véritable identité, épaisseur et crédibilité. Son extraordinaire capacité de mise en échec de ses poursuivants est filmée caméra à l’épaule, sur un rythme endiablé qui ravira les amateurs du genre.

    Mais surtout, on s’interrogera sur la compatibilité entre services secrets et état de droit dans une Démocratie. Le terrorisme peut servir de prétexte aux emprisonnements cachés (dont l’actualité s’est fait l’écho), aux assassinats (la Russie n’a pas l’apanage des empoisonnements). La nature secrète du renseignement, peu soucieux de rendre des comptes aux journalistes d’investigation -Anna Politowskaïa-, comme aux juges -affaire Borel-, peut conduire à toutes les dérives, la conception de l’auto-défense devenant comme il est montré dans le film, proprement paranoïaque. Elle conduit même parfois à l’impensable, à l’organisation, sur son propre sol, pour les besoins d’une politique, d’attentats attribués à un ennemi désigné afin de mobiliser contre lui l’opinion publique!

    En France ou ailleurs, le besoin de transparence fait parfois émerger des commissions d’enquêtes parlementaires. On doutera qu’elles parviennent à encadrer jamais, des agissements couverts par le secret, au nom de l’efficacité. On n’oubliera pas que les services secrets ne sont que le bras armé du pouvoir politique. Au bout du compte, le cynique, l’immoral, c’est toujours César !