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Les femmes du 6ème étage

29 mars 2011 par admin

Du maître ou de l’esclave, l’homme le plus libre n’est pas celui qu’on croit, a démontré Hegel, dans sa fameuse dialectique: l’esclave ,(comprenez le domestique) maitrise bien des savoirs-faire et en cela, il est un homme libre. Le maître lui est sous la dépendance du travail d’autrui car il ne fait rien par lui-même; il est donc esclave. «Les femmes du 6ème étage» illustrent-elles  cette parabole ?

Un couple de bourgeois Parisiens, Jean Louis (Fabrice Luchini)  et Suzanne (Sandrine Kiberlain) perd sa bonne, repartie en Bretagne et recrute Maria (Natalia Verbecke) une espagnole pour domestique, au sein de la petite communauté ibérique, logée dans les combles d’un quartier d’immeubles haussmanniens. Une communauté soudée  par la même appartenance, les blessures du franquisme, le sens du métier, et qui déborde de joie de vivre…

Ouvrir une simple porte qu’on tenait par habitude fermée, suffit parfois à découvrir l’altérité, condition de l’attachement. Peu à peu, Jean Louis, prend fait et cause pour cette humanité débordante au grand dam de sa concierge, une caricature  prompte à manier la discrimination: «l’ascenseur, c’est pas pour vous!» L’intérêt de la démarche est évident, en choisissant de faire fi des étiquettes professionnelles, de partager les joies simples des gens de peu, Jean Louis va se reconstruire et faire renaitre en lui des désirs d’adolescents enfouis; au risque de se détacher de son milieu mondain et surfait, au risque de rompre un mariage stéréotypé, au risque de la transgression?

Outre le portrait savoureux sinon satirique des salons mondains bourgeois, Philippe Le Guay excelle à dépeindre l’itinéraire singulier d’un cœur tendre vaincu par la grâce !  On est touché et ravi qu’un marchand du temple tourne le dos à une vie aliénante et au veau d’or,  pour le sourire d’une belle lavandière!


Un commentaire »

  1. […] à sa femme de ménage espagnole, le film de Philippe Le Guay,  les femmes du 6ème étage (https://www.cine-fil.com/les-femmes-du-6eme-etage/) tranchait en faveur de la fable et de l’utopie souriante. Sur un mode plus nuancé et plus […]

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